En amour, le ghosting, c’est quand l’autre disparaît sans un mot. Une rupture muette, brutale, de plus en plus courante. Pourquoi ça fait si mal ? Et comment s’en relever sans sombrer ? Décryptage.
Aucune réponse à ton dernier message. Tu déverrouilles ton téléphone toutes les 10 secondes. Et tu fais ça des centaines de fois. Ça dure des heures. Des jours. Des mois. Pas de réponse. Et tu deviens fou.
Il t’a ghosté. Sans prévenir, sans regretter, sans te demander pardon. Du jour au lendemain, c’est silence radio. Tu ne sais pas encore qu’en vérité, ce mutisme soudain durera toujours.
Le ghosting, c’est quoi ?
Le ghosting est une stratégie de rupture qui consiste à mettre fin à une relation avec quelqu’un en disparaissant sans un mot du jour au lendemain. Sans aucune explication.
Le mot « ghosting » est apparu au milieu des années 2000 et a explosé dans les années 2010. Il vient du verbe anglais « to ghost » : disparaître sans laisser de traces. Comme un fantôme.
Pas d’appel ni de texto. Le ghosteur ignore les tentatives de reprise de contact et fait le mort. Impossible de poser des questions, de dire aurevoir en douceur, de recevoir des explications.
Un phénomène qui existe depuis longtemps déjà
Avant les réseaux, on ghostait déjà : on ne rappelait plus après un rendez-vous. On évitait l’autre dans la rue. On fuyait les appels sur le répondeur. Disparaître sans un mot n’a rien de nouveau. Mais avec les réseaux sociaux et les applis de rencontre, le ghosting est devenu une habitude banalisée, plus rapide, plus fréquente et surtout, plus lâche.
Une étude menée en 2023 par le magazine Forbes révèle que 76 % des gens ont déjà ghosté… ou été ghostés. Autant dire que tu es loin d’être seul·e dans cette galère.
Les applis transforment les relations en transactions émotionnelles
Si les chiffres sont si élevés, c’est parce que le ghosting colle parfaitement à l’époque. On zappe une série après deux épisodes. On change de date en un swipe. L’autre devient remplaçable. Dans un monde où tout va trop vite, assumer ses émotions, dire « je pars », devient presque anormal.
Certaines études montrent d’ailleurs comment les applications transforment les relations en transactions émotionnelles. L’autre est perçu comme un objet.
C’est comme si les applications atténuaient la gravité du rejet.
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📸 Je rejoins Pik! sur InstaLe ghosteur préfère disparaître que déplaire
Bien sûr, on pourrait se dire que toute séparation fait souffrir la personne quittée. Mais les études montrent que le rejet direct, qui se manifeste par une communication explicite de la fin de la relation, offre une certaine clôture à la personne. Elle peut pleurer, digérer et avancer car il y a une fin, un mot posé. Et donc une forme de respect.
En revanche, le ghosting laisse la personne dans l’incertitude. Les études montrent que le ghosting provoque une détresse émotionnelle plus intense et une confusion plus grande que le rejet direct.
C’est l’absence de justification et de résolution qui rendent la gestion émotionnelle plus complexe et prolongée pour les victimes.
Si tu veux vraiment partir, fais-le proprement. Un simple « Je préfère qu’on arrête là » fait moins mal qu’un silence qui ronge. Le courage, ce n’est pas de rester. C’est d’assumer de partir.
Comment se sent la personne ghostée ?
Le ghosting a ainsi d’énormes conséquences psychologiques et physiques sur la personne qui le subit.
La/le ghosté·e commence à se poser des questions en boucle.
- Pourquoi il/elle ne me répond pas ?
- J’ai dû dire un truc qui l’a fait fuir
- Et s’il/elle ne me répondait plus jamais ?
- Peut-être va-t-il/elle me renvoyer un message pour mon anniversaire ?
- Mais pourquoi moi ?
- Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?
- Il/elle a rencontré quelqu’un d’autre, mieux que moi.
- Je devrais peut-être lui renvoyer un message ?
- Et s’il lui était arrivé quelque chose ?
La personne ghostée se met à remettre en question la relation. Comme si elle s’était trompée sur toute la ligne, qu’elle n’avait pas compris, pas vu certaines choses.
« Comment un être humain peut-il faire ça à un autre être humain ? »
Vanessa, 35 ans, se questionne, victime de ghosting après 6 mois de relation.
« La semaine avant de disparaître, il me disait encore qu’il était fou amoureux de moi. Et du jour au lendemain, plus aucune nouvelle. Si j’essaye de comprendre, je deviens folle. Il n’a pas eu envie d’expliquer, et c’est donc en soi, une explication. Il pense des choses à mon sujet, à notre sujet, qu’il n’a pas eu envie d’expliquer. J’en tire la conclusion que c’est un pied en communication. Ça me fait une belle jambe. Mais c’est la réalité. Et moi je reste là, avec mon infinie souffrance. »
Le ghosting entraine une diminution de l’estime de soi
Le silence du ghosteur est pesant, brutal et violent, car il provoque l’incompréhension.
« Aujourd’hui, je suis persuadée qu’il ne m’aimait pas »
C’est le constat de Lou, 28 ans. « L’amour ne ressemble pas à ça. Quand on a aimé sincèrement, on ne quitte pas de cette manière. On ne laisse pas l’autre dans un tel désarroi, dans un tel silence. C’est impossible de faire cela à quelqu’un qu’on a aimé. »
La personne ghostée se sent dévalorisée, avilie, dégradée.
Les questions qu’elle se pose la rongent, souvent des mois. Parfois des années. Elles sabotent son estime personnelle. D’ailleurs, les études le prouvent : le ghosting entraine une diminution de l’estime de soi. Il peut même provoquer de la dépression.
Quand on se retrouve face au néant, on se met à cogiter.
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🔔 Je m’abonne à Pik!Le cerveau déteste les vides
Il faut dire que le cerveau déteste les vides. Notre perception du monde dépend, dans une étonnante mesure, de l’interprétation qui s’opère à l’intérieur de notre cerveau. Face au silence, le/la ghosté·e tente de combler l’absence d’informations par des suppositions sur ce qui aurait dû être fait pour éviter la rupture.
- J’ai été trop envahissant·e.
- Je l’ai peut-être étouffé·e sans m’en rendre compte.
- Il/elle a sûrement réalisé que je n’étais pas à la hauteur.
- Je n’ai pas été assez fun, assez cool, assez léger·e.
- J’ai dû dire un truc qui l’a fait fuir… mais quoi ?
- Peut-être que je me suis fait des films, que je me suis trompé·e sur toute la relation.
- Il/elle avait raison de partir. Je suis trop compliqué·e à aimer.
- Si j’étais plus comme cette fille/ce mec sur lequel il/elle a toujours fantasmé, il/elle serait resté·e.
- Il/elle a dû avoir peur de mes sentiments. J’aurais dû être plus distant·e.
Le ghosteur choisit l’absence. Le ghosté la subit et devient fou.
« Il m’a quitté du jour au lendemain, sans prévenir »
Lauranne, 37 ans, nous explique son expérience face au ghosting de son conjoint. « On ne vivait pas ensemble. Et comme beaucoup aujourd’hui, on s’était rencontrés sur Internet. On n’avait donc pas les mêmes cercles d’amis, on ne fréquentait pas les mêmes endroits. Jamais quelqu’un ne me donnera de ses nouvelles. Jamais je ne le croiserai là où je sors ou en allant faire mes courses. Du jour au lendemain, il a disparu de ma vie. Sans aucune explication. En plus, il n’a jamais eu aucun compte sur les réseaux, pas de vie numérique. Un beau matin, je me suis retrouvée face au néant. Il n’existait plus. »
Ghosting et émotions
Face au ghosting, les ghosté·es peuvent ressentir un sentiment de trahison profonde. La détresse émotionnelle va d’ailleurs dépendre du sentiment de trahison ressenti. Le ghosting provoque un choc émotionnel. Il empêche au ghosté de donner du sens à son expérience. Le processus de deuil est alors beaucoup plus difficile à mettre en place.
D’un point de vue émotionnel, les victime de ghosting passent par trois étapes :
- Surprise et confusion
- Culpabilité, colère, frustration et tristesse
- Acceptation, désengagement et investissement dans de nouvelles relations
Chute de l’estime de soi
Après un ghosting, l’estime de soi diminue. Et la peur de l’abandon augmente. Les ghosté·es finissent par intérioriser que « quelque chose ne va pas chez eux » et éprouvent une certaine culpabilité.
- La colère est provoquée par le manque de respect ressenti.
- La frustration est l’une des émotions les plus fréquentes après un ghosting. L’absence de réponse aux messages, appels ou interactions sur les réseaux sociaux place la personne ghostée dans un état d’attente permanente.
- La honte surgit à l’idée de ne pas avoir “vu venir”, d’avoir cru à une histoire qui n’en était peut-être pas une, ou de s’être “trop livré·e”. Elle est souvent liée à une atteinte à l’estime de soi.
- La peur de l’abandon se réactive brutalement, surtout chez les personnes déjà marquées par cette blessure. La disparition sans explication fait ressurgir un vide émotionnel profond, parfois accompagné d’angoisse.
- La confusion s’installe face à l’absence de sens.
- L’auto-culpabilité prend le relais : la personne ghostée rejoue les scènes, les messages, les silences, jusqu’à se demander si elle n’est pas la seule responsable.
Le besoin de clarté reste insatisfait. Et cette tension intérieure peut devenir obsédante.
Fais un “rituel de clôture” solo. Prépare une mini cérémonie pour dire adieu à cette relation floue. Écris un mot de fin sur un papier (ou une note vocale à toi-même). Brûle-le, jette-le, ou enterre-le dans un pot de fleurs. L’objectif ? Récupérer le pouvoir de mettre un point final, même si l’autre ne l’a pas fait.
Les effets du ghosting sur le corps
Si le ghosting a de nombreuses conséquences psychologiques, il a aussi des conséquences purement physiques. Lors d’un chagrin d’amour – et c’est prouvé scientifiquement – le corps souffre. Et ça peut aller loin :
- Nausées
- Sensation d’étouffement et de « cœur serré »
- Perte d’appétit
- Ralentissement du rythme cardiaque
« Quand elle m’a quitté sans prévenir, j’en ai été malade »
C’est ce qu’a ressenti François, 29 ans. « Je me suis senti vide, immensément vide. J’avais envie de vomir chaque matin au réveil. Je ne dormais quasiment plus. Je me réveillais le cœur serré, la gorge nouée. J’attrapais mon téléphone pour voir si elle avait appelé. J’ai même perdu des cheveux ! La douleur, je la ressentais dans mon corps, dans ma chair. Ce n’était pas une “simple” douleur psychologique. »
Le ghosting peut ainsi avoir des effets physiologiques réels, en plus des conséquences émotionnelles. Il perturbe l’équilibre chimique du cerveau et provoque des symptômes comparables à ceux d’un sevrage.
L’amour est aussi une question de chimie hormonale
Quand les nouvelles de l’être aimé cessent du jour au lendemain, la personne ghostée ressent un sentiment de manque réel. Car l’amour n’est pas qu’une question d’alchimie. C’est aussi une question de chimie hormonale.
La personne ghostée ne reçoit plus son petit shoot de dopamine à l’arrivée d’un nouveau message, quand elle voyait le nom de la personne aimée s’afficher, quand elle relisait une vieille conversation ou quand elle recevait un vocal inattendu.
Ces micro-signes d’attention étaient à chaque fois des mini-recharges de plaisir.
La dopamine est responsable de la sensation de plaisir.
D’autres hormones entraînent le désir et l’attachement : la phényléthylamine, l’ocytocine et les endorphines.
Lorsqu’une personne est ghostée, ces hormones chutent subitement. Et le corps souffre.
Relance ton cocktail chimique avec une “mini-dose de shoot naturel” : fais une action qui active les 4 hormones du lien. Appelle une personne que tu aimes (ocytocine), mate une scène d’amour dans une série ou un film (phényléthylamine), fais 20 squats ou saute sur place (endorphines), puis offre-toi une micro-récompense fun (dopamine). En 10 minutes, ton cerveau va retrouver son flow.
Physiquement, il se passe quoi ?
Quand on se fait ghoster, le circuit de la douleur sociale s’active.
Le circuit de la douleur sociale fait référence à la façon dont le cerveau traite la détresse émotionnelle quand il y a une exclusion sociale, un rejet ou une perte de liens sociaux. C’est un concept qui relie les expériences sociales négatives à des réactions similaires à la douleur physique, activant potentiellement les mêmes zones du cerveau.
La brutalité du départ et le silence qui suit activent ainsi la même zone cérébrale que la douleur physique (insula, cortex cingulaire antérieur). C’est comme recevoir une claque sans savoir pourquoi.
Ensuite, la boucle de la rumination s’enclenche. L’absence d’échange nourrit les suppositions : « Il était sincère ou pas ? », « C’est moi le problème ? », « Pourquoi est-il devenu si froid, si vite ? »
À cause des ruminations mentales, le cortisol augmente. La qualité du sommeil diminue, l’anxiété apparait, et la recherche compulsive de sens explose.
Le corps passe en état d’alerte.
La chute des hormones du lien (dopamine, ocytocine) laisse le système nerveux en friche. Et on observe alors les mêmes symptômes qu’un deuil : stress, perte d’appétit, douleurs thoraciques, baisse d’immunité.
Activation des blessures de rejet et d’abandon
Le ghosting vient aussi activer la blessure d’abandon et du rejet, deux blessures émotionnelles décrites par Lise Bourbeau, auteure du livre Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même. Selon elle, ces blessures non guéries façonnent nos réactions face aux ruptures et au silence.
Si la personne ghostée portait déjà l’une de ces blessures, elle se réouvre violemment. Et la douleur est décuplée.
La blessure de rejet
Lors d’un ghosting, la blessure de rejet se traduit par la sensation d’être effacé·e, nié·e, comme si on n’avait jamais existé. Le ghosté se sent alors inexistant. Il se dit qu’il n’a jamais compté. Que l’autre l’a rayé, d’un trait. Il adopte le masque du fuyant : il se replie, doute de sa valeur, se sent de trop, comme un intrus.
Le rejet figurerait parmi les principales causes de l’anxiété. Des études par IRM fonctionnelle ont montré que les régions cérébrales activées en situation de rejet sont similaires à celles activées lors de douleurs physiques.
La blessure d’abandon
La blessure d’abandon, elle, touche le cœur du lien. Elle réveille une peur panique d’être laissé·e seul·e, de n’avoir personne sur qui compter. Elle active le masque du dépendant : la personne cherche désespérément à recréer le lien, envoie des messages, espère, attend, supplie parfois.
Et comme le ghosteur ne donne jamais aucune réponse, la blessure concernée tourne en boucle. Et nourrit un dialogue intérieur cruel : « Je ne mérite pas qu’on m’aime », « Je suis de trop », « Je ne compte pour personne. »
« Quand elle m’a quitté, ça a été terrible »
C’est ce qu’explique Elias, 21 ans. « J’envoyais des messages, pris de panique. Elle n’y répondait jamais. Je me sentais seul, nul et abandonné. Je ne pensais plus qu’à ça. Parfois, je rentrais de soirée plus tôt que les autres. C’est cliché et pourtant, je pouvais me jeter sur mon lit et pleurer pendant de nombreuses heures, persuadé que je n’en valais tout simplement pas la peine. »
Mais alors, comment faire pour en sortir ?
Comment sortir de la blessure ?
Commence par reconnaître la blessure.
Lise Bourbeau le répète : tant qu’on nie la blessure, elle dirige notre vie. Le ghosting n’est finalement qu’un déclencheur. La douleur vient d’un vieux manque. Un parent qui ne répondait jamais à tes émotions, par exemple. Une sensation d’avoir toujours été invisible à la maison. Un père absent ou une mère instable.
- Première étape : arrêter de chercher des réponses à l’extérieur. Tu ne peux pas forcer l’autre à valider ton existence. C’est à toi de le faire.
- Deuxième étape : accueille ce que tu ressens sans te juger. Oui, tu te sens rejeté·e, abandonné·e. Et c’est OK. Ressentir, c’est commencer à guérir.
- Troisième étape : reconnecte-toi à toi. Rappelle-toi que ce rejet ou cet abandon ne dit rien de ta valeur. Que tu n’as rien « fait de mal ». Que ce vide est une vieille peur — pas une vérité.
Écris ton prénom sur un post-it. Colle-le sur ton miroir. Et chaque matin, dis-toi : « [Ton prénom], je te vois. Je t’entends. Tu comptes. » Répète-le à voix haute pendant 7 jours. Tu ne guéris pas pour l’autre. Tu guéris pour toi. Et ça commence par te reconnaître, chaque jour.
Guérir une blessure, ce n’est pas l’effacer. C’est apprendre à ne plus t’y identifier.
Comment avancer quand on a été ghosté ?
Pour aller mieux, commence par encaisser le choc. Le ghosting laisse un vide brutal. Rien ne sert de vouloir guérir en vitesse. Le temps est un allié. Il apaise, il remet les choses à leur place, il donne du recul. Il ne gomme pas la douleur d’un coup, mais il l’adoucit.
Avant d’agir, laisse juste passer la tempête. Pleure, crie, suffoque. Ensuite seulement (et ça peut prendre du temps), tu pourras commencer à reconstruire pas à pas.
« J’ai passé deux mois à pleurer, à me fâcher, à taper dans mes coussins »
C’est le vécu de Tom, 21 ans, ghosté par sa copine après deux ans de relation. « C’était horrible, je ne m’en remettais pas. J’avais beau essayer de sortir, de me changer les idées… Impossible de passer à autre chose. Il a vraiment fallu laisser du temps au temps. Petit à petit, la douleur a commencé à s’estomper. »
1. Reconnaitre la douleur sans la minimiser
Non, le ghosting ce n’est pas « rien ». Ce n’est pas « juste un silence ». C’est une rupture brutale, sans mots. Légitime ce que tu ressens : colère, tristesse, frustration, honte. Tout est normal.
2. Stopper la recherche de réponses extérieures
Le secret pour avancer après un ghosting, c’est l’acceptation. Tu as l’impression que tu a besoin d’explications pour avancer. Que sans ça, ce sera impossible. Et bien sûr, c’est normal d’attendre des explications. On a besoin de mettre du sens sur ce qui s’est passé. Ça permet de clore l’histoire et de pouvoir se rendre disponible à l’avenir.
Pourtant, même si l’autre expliquait ses raisons, la douleur de la séparation ne serait pas atténuée. Une rupture fait toujours mal, que l’on reçoive des explications ou pas.
Prends un objet symbolique (une pierre, un coquillage, un vieux ticket de caisse…) et décide que c’est “la réponse que tu n’auras jamais ». Garde-le dans ta poche pendant quelques jours. Chaque fois que tu y penses, serre-le et rappelle-toi : tu n’as plus besoin d’attendre. Tu avances, même sans explication.
Et puis rappelle-toi : comme le disait le psychologue jungien Paul Watzlawick, « on ne peut pas ne pas communiquer ». Que nous le voulions ou non, chaque comportement véhicule un message. En ghostant quelqu’un, on lui communique aussi quelque chose :
- Je préfère disparaître que d’avoir une conversation inconfortable.
- Ton ressenti ne compte pas assez pour que je l’affronte.
- Je ne prends pas la responsabilité de la fin de cette histoire.
- Je n’ai pas le courage de gérer ta réaction.
- Tu ne mérites même pas une explication.
- Je me sens incapable de gérer un lien humain mature.
Le/la ghosté·e vaut mieux que cette attente interminable. Cette attente ne lui apporte rien.
Le mieux est d’arrêter d’attendre une réponse extérieure. La vraie réponse est toujours en toi. Elle ne vient jamais des autres.
3. Se reconnecter à sa propre valeur
Rappelle-toi que ce ghosting n’a rien à voir avec toi. Personne ne mérite d’être ghosté. Le ghosting en dit beaucoup plus sur la personne qui ghoste que sur celle qui se fait ghoster. Tu n’as pas la main sur la manière dont l’autre se comporte. L’ignorance est une forme de mépris.
Derrière la fuite du ghosteur se cachent souvent une peur du rejet, une incapacité à dire non, ou une allergie au conflit. Alors non, ça ne l’excuse pas. Mais ça t’aide à comprendre : il n’a pas su te quitter avec respect, parce qu’il ne sait même pas poser ses limites à lui. Ce n’est pas toi qu’il fuit, c’est sa propre gêne émotionnelle.
4. Limiter l’exposition au déclencheur
Si le ghoster ne t’a pas bloqué·e sur les réseaux, pense à le faire toi-même. Bloquer, masquer, couper les accès, ce n’est pas puéril : c’est protecteur. La guérison passe par la coupure du lien fantôme. Si tu gardes ce lien, tu permets à l’autre de garder une porte ouverte, de revenir vers toi le jour où son égo lui sommera de le faire.
Tu vaux beaucoup mieux que ça ❤️
5. Exprimer ce qu’on n’a pas pu dire
Écris une lettre de colère (sans l’envoyer). Mets des mots sur ce que tu aurais voulu dire. Fais sortir ce qui est resté coincé. Cela va te permettre de reprendre le pouvoir sur ton récit.
6. Transformer l’expérience en prise de conscience
Ce ghosting dit aussi quelque chose de la relation : déséquilibre, lâcheté, évitement, peur de l’intimité. Comprendre ce que l’on ne veut plus. Et ce que l’on mérite vraiment.
« 1 an 1/2 après ce ghosting, je pense pouvoir dire que j’ai transformé l’expérience douloureuse en acte de résilience »
C’est ce que nous explique Céline, 42 ans. « J’ai travaillé sur ma blessure de rejet. Je me suis rendue compte que j’investissais beaucoup trop en début de relation et que je projetais toutes mes attentes sur l’autre, sans voir réellement qui était cette personne. Je vivais dans mes fantasmes. Ce ghosting m’a fait travailler sur ma dépendance affective. Aujourd’hui, je suis attentive aux red flags en début de relation, et j’arrête de me livrer toute entière dès les premières semaines. »
Ghosting : se faire accompagner pour refermer la blessure
Parfois, avancer seul·e ne suffit pas. Le ghosting peut réveiller des blessures anciennes, profondes, enracinées dans l’enfance, et douloureuses à réouvrir. Dans ces cas-là, se faire accompagner peut tout changer. Un suivi psy, une thérapie EMDR, un espace d’écoute…
Note dans ton agenda un créneau de 15 minutes cette semaine pour chercher un·e psy ou thérapeute. Pas pour t’engager. Juste pour t’informer. Regarde les approches, lis des avis, envoie un premier message.
Demander de l’aide n’est pas une faiblesse. C’est une forme de courage.
En résumé…
Le ghosting est une expérience difficile à vivre et à traverser. Pourtant, avec le temps, beaucoup finissent par se dire : « J’en ai bavé, mais j’ai grandi plus vite que prévu. » Car oui, cette disparition brutale peut devenir un déclencheur. Une chance de guérir là où ça fait mal depuis longtemps. Et de choisir, enfin, des liens qui restent, solides et présents. Des relations qui ne disparaissent pas quand ça devient inconfortable. Des liens qui parlent au lieu de fuir.
Et toi, tu as déjà été la cible d’un ghosting? Dis-nous tout en commentaire. Ton expérience et tes réflexions pourront certainement aider d’autres personnes à se relever après cette douloureuse épreuve. ❤️ 🫶
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