Bienvenue dans Le Son du Lundi. Ton rendez-vous pour réfléchir, ressentir et avancer en musique. Aujourd’hui, on plonge dans un morceau un peu plus dark que d’habitude. Une chanson qui aborde la jalousie, la rancune, le désir de vengeance. Tant pis pour elle de Charlotte Cardin.
Aujourd’hui, dans le son du lundi, on s’aventure dans les zones d’ombre de l’amour avec Tant pis pour elle, le dernier single de Charlotte Cardin. Un titre entêtant, sensuel, sombre et dérangeant.
Un fantasme de revanche qu’on n’ose jamais vraiment avouer.
« Je pense que l’art n’est pas toujours fait pour dire les belles choses, mais aussi pour évoquer certaines vérités que l’on garde en nous, un peu secrètes », dit-elle au micro de la RTBF.
Chez Pik!, on l’écoute ce single entêtant en boucle depuis sa sortie, le 5 septembre.
Une pop noire pour cœurs en vrac
Charlotte Cardin n’en est pas à son coup d’essai.
Depuis Big Boy en 2016, la chanteuse montréalaise avance à pas feutrés, mais assurés.
Moins lisse qu’il n’y paraît, son univers oscille entre élégance vocale et confessions à fleur de peau.
Avec Tant pis pour elle, elle signe un morceau aux relents de vengeance douce, de réappropriation du sentiment amoureux. Dans une version clairement tordue.
Ici, l’amour ne guérit pas : il obsède, il saigne, et surtout, il rejette l’autre dans l’ombre. Une chanson qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : pour certains, la jalousie peut être une jouissance comme une autre.
Dès lors, est-ce vraiment de l’amour ?
💡 L’anecdote à sortir pour briller en soirée
Charlotte Cardin a commencé comme mannequin à 15 ans, avant de tout plaquer pour se consacrer à la musique. Et contrairement à ce que son aura classe pourrait faire croire, elle a galéré. Bars miteux, premières parties sans retour son, hôtels sans chauffage. Elle a été repérée en 2013 à La Voix, l’équivalent québécois de The Voice. Depuis, elle a conquis la scène pop internationale, sans faire de bruit mais sans jamais rater une note. 🎤🌍
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🎵 “Tant pis pour elle
Quelle belle nouvelle
Quelle belle nouvelle
Que celle que tu aimes
N’était qu’une étincelle
Qu’elle brûle avec elle
Retour à l’essentiel
Moi le bleu de tes yeux
Et toi le dieu de mon ciel”
Charlotte Cardin ouvre le bal avec un uppercut en gants de velours. Derrière les boucles pop sucrées, une narration glaçante : celle d’une femme qui savoure ouvertement la chute de sa rivale. “Tant pis pour elle”, répété comme un mantra. On est loin du girl power inclusif. Ici, on danse sur les cendres encore tièdes d’un triangle amoureux consumé.
L’autre femme n’était « qu’une étincelle », une illusion passagère. Une erreur de parcours. Une distraction dans le CV amoureux du mec qu’elle récupère. Le ton est féroce, presque cruel. Mais il faut voir plus loin que la jalousie. Charlotte Cardin appuie là où ça dérange : le plaisir inavouable de « gagner », de reprendre sa place.
Cette chanson nous propose ainsi d’accueillir nos sentiments les moins nobles, plutôt que de les refouler.
Et puis il y a cette montée en intensité : « Moi le bleu de tes yeux / Et toi le dieu de mon ciel« . Formule presque mystique, où l’amour prend des allures de dévotion. Le dieu, c’est lui. Elle, la fidèle revenue au temple. On pourrait crier au syndrome de Stockholm affectif si la lucidité ne perçait pas en filigrane. Elle sait ce qu’elle fait. Et elle assume. Jusqu’au sarcasme sucré du titre.
Ce passage, c’est le générique de fin d’un drama où l’héroïne récupère le prince. Pas pour le chérir, mais pour le posséder.
L’amour en mode conquête
🎵 “Fini ce bordel
Hésitation à terme
C’est moi que tu aimes
T’as donc plus besoin d’elle”
Il y a, dans ces lignes, une brutalité parfaitement assumée. « Fini ce bordel », c’est un coup de balai rageur dans le chaos amoureux. Ce n’est pas une déclaration, c’est une prise de territoire. Charlotte Cardin ne demande pas, elle affirme. Elle fait le ménage dans les hésitations, les triangles amoureux, les doutes.
Et surtout, elle exige d’être choisie. Pas par défaut. Pas comme un second choix. Mais comme une évidence.
C’est peut-être là que réside la puissance trouble du morceau : dans cette volonté d’exister aux dépens de l’autre. Une revendication de place, qui flirte avec l’orgueil, mais dans laquelle beaucoup se reconnaîtront en silence. Qui n’a jamais rêvé que l’autre largue tout pour rester ?
Dans un monde qui prône la douceur, Cardin ose la lucidité crue : l’amour peut aussi être une guerre de territoires. Et parfois, on veut gagner.
De la tempête à l’envol
🎵 “C’est la fin des querelles
Des pluies torrentielles
Elle, elle pleuvait sur toi
Moi, je te donne des ailes”
Il y a ici une bascule nette : Cardin oppose deux amours. L’un, toxique, qui étouffe, ronge, dégouline de conflits. L’autre, qu’elle incarne, libérateur, aérien, presque salvateur.
L’image est limpide : l’ex pleuvait sur lui – au point de l’éteindre. Elle, elle vient sécher ses vêtements trempés, allumer le feu sous ses pieds et le faire voler.
Mais derrière cette opposition très manichéenne, il y a un cri plus subtil : celui de la comparaison. Ce besoin intense de prouver qu’on est « mieux que ». Un réflexe humain, quasi animal, qui vient révéler une insécurité sous-jacente. Pour être aimée, elle sent qu’elle doit surpasser l’autre, la faire oublier. Et ça, c’est brutal, mais vrai.
Dans ce morceau, Cardin ne joue pas à l’amour-propre lisse et bien élevé. Elle raconte ce qu’on ressent tous quand on veut qu’on nous choisisse, qu’on nous préfère. Sans filtre.
L’évasion comme fantasme absolu
🎵 “Tu me donnes des ailes
Viens on s’échappe du système
Que je la vide de tes veines
Jusqu’à ce que plus rien ne te la rappelle”
Derrière cette image ultra romantique de l’évasion à deux, se cache une obsession bien plus brute : effacer la trace de l’autre. Pas juste tourner la page, non. La brûler, la dissoudre, l’extirper du sang. Un fantasme de purification, de reprogrammation amoureuse où l’ex n’existe plus. Une amnésie sentimentale volontaire.
Et ce n’est pas seulement une phrase bien tournée. Qui n’a jamais rêvé, après une rupture douloureuse, qu’un nouveau regard, une nouvelle peau, suffirait à désinfecter les blessures anciennes ? Charlotte Cardin verbalise ce besoin avec une crudité rare : l’amour comme antidote, comme drogue de substitution. L’autre comme seringue pour injecter l’oubli.
Et au milieu de ça : “le système”. Un mot lâché comme un pavé. On ne sait pas exactement de quoi elle parle, mais ça résonne : la norme, les routines, les carcans sociaux, la monogamie linéaire… Tout ce qui empêche d’aimer comme on veut, aussi fort et aussi laid que ça puisse paraître.
Cette fuite, c’est autant un plan d’évasion qu’un mécanisme de défense. Elle veut se sauver – et le sauver avec elle – du souvenir, du passé, du rationnel. C’est poisseux, impulsif, épidermique. Et ça, ça sonne juste.
Lune de fiel déguisée en lune de miel
🎵 “Regarde mes lèvres
Qui invitent les tiennes
C’est notre lune de miel
Et tant pis pour elle”
La sensualité est là. Presque clichée. Des lèvres qui appellent. Une lune de miel. Le décor du bonheur classique en couple, version boîte rose. Mais ce qui rend cette scène intrigante, c’est la rancœur qui suinte en filigrane. Un bonheur qui se construit sur la cendre encore chaude de l’autre. Et cette autre, Charlotte n’en a plus rien à foutre.
“Tant pis pour elle”, c’est la claque finale. Une phrase qui aurait pu être lancée avec un haussement d’épaules, mais ici, elle claque comme une victoire. Une prise de pouvoir. Le droit d’aimer, de désirer, de se venger aussi, sans remords.
Ce passage dit tout d’une ambivalence qu’on connaît trop bien : le soulagement de ne plus être la seconde, mélangé au plaisir coupable d’avoir gagné. Elle est là, la violence douce, habillée d’images tendres mais nourrie d’émotions bien plus tordues.
Et ce contraste fait mouche. Parce que Cardin ne cherche pas à se faire aimer. Elle n’adoucit pas sa jalousie. Elle ne tente pas d’excuser son besoin de revanche. Elle l’assume. Et c’est précisément ce qui donne de la force à ce morceau.
Glorification, répétition, obsession
🎵 “Toi un dieu dans mon ciel
Toi un dieu dans mon ciel
Toi un dieu dans mon ciel
Tant pis pour elle”
Il n’y a plus rien à prouver. Plus rien à dire. Juste répéter, comme un mantra, comme un coup de marteau sur le cœur : toi un dieu dans mon ciel. Trois fois. Trois incantations pour installer l’idée, la rendre incontestable. Il ne reste qu’une vérité : lui. L’ex, elle, est effacée. Elle brûle dans un coin de la mémoire, pendant que Charlotte érige un autel à celui qu’elle a récupéré.
Cette répétition crée une tension hypnotique. Elle n’adoucit pas, elle ancre. Comme une dernière estocade à la rivalité. Elle ne cherche pas à comprendre l’autre, elle s’élève au-dessus. Et pour que personne n’oublie : Tant pis pour elle. Le couperet final, froid et définitif.
Ce passage clôt le morceau comme une cérémonie. Une réappropriation brutale de l’amour. Une victoire amère. Parce qu’on sent bien, sous la voix suave, le goût métallique de la jalousie satisfaite, de la revanche intime.
En vrai, tant pis pour qui ?
Tant pis pour elle sonne comme une victoire. Mais à y regarder de plus près, ça ressemble surtout à un cri. Un cri qu’on pousse quand on a trop attendu, trop perdu, trop espéré. Charlotte Cardin ne cache rien : ni l’égo qui jubile, ni le cœur qui tremble encore un peu. Elle signe ici un morceau coup de poing, pas pour glorifier la revanche… mais pour oser dire ce qu’on ressent, même quand c’est moche, même quand c’est pas noble.
Parce que la jalousie, la rage, le besoin d’être choisi, on les vit tous. Et à force de les planquer sous des airs détachés, c’est nous qu’on abîme. Alors ouais, parfois, ça fait du bien de se dire : tant pis pour elle. Juste pour se rappeler qu’on est là. Et qu’on mérite, nous aussi, d’être aimés. Sans partage.
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